Après la chaleur étouffante de Saïgon, nous voici en route pour les hauts plateaux, pour la ville de l’éternel printemps. Frappée par l’accueil et la douceur de nos premiers instants au Vietnam, nous étions extrêmement excités par nos promesses de découvertes futures, par notre visite à DaLat, ville de montagne romantique s’il en est.
Principale station climatique de l’Indochine Française, c’est à DaLat que venaient se détendre les colons en villégiature. C’est donc ici même que nous viendrons nous perdre dans les montagnes environnantes.
Rappelez vous, Thao, la jeune femme que nous avons rencontrée à Saïgon, nous avait dit que la route qui relie DaLat à la mer est une des plus belles, magnifique, aux paysages somptueux… N’en jetez plus, conquis par notre escapade en Thaïlande, nous ne pouvons qu’acquiescer à l’idée de rouler en moto entre rase campagne et virages de montagne !
Mais avant, baladons-nous dans la ville, il est temps d’y faire quelques repérages, d’y découvrir des choses, il est 7 h, nous sommes dimanche matin et tout semble ouvert… n’hésitons pas, il y a de la vie dans les rues, il serait dommage de s’en priver.
Nous passerons donc quatre jours à DaLat, autant dire que la ville et sa région nous ont pour le moins conquis, prêt ? Paré ? En avant !
Jour 1 : L’exploration de DaLat.
Quel est le meilleur moyen d’explorer une ville ? Allez dîtes moi, comment faîtes vous, vous, quand vous arrivez quelque part et que vous voulez tout en savoir, tout découvrir ?!
Moi ? Je me perds, je suis la route et le premier petit chemin que je vois, qui me fait de l’œil… je le suis, j’y fonce ! Un cul-de-sac ? Peu m’importe, je suis en ballade, j’ai le temps ! Se perdre est un excellent moyen de découvrir l’inattendu ! Ouvrez-lui la porte puisque vous voyagez ! Nous en ferons d’ailleurs une de nos devises : le seul moyen de ne pas être déçu est de ne rien attendre !
Hormis marcher comme des fous dans le seul but de nous perdre, nous avons aussi traîné nos guêtres vers des endroits plus emblématiques et touristiques :
À savoir, le marché de DaLat, des fruits en voulez vous en voilà, des poissons, de la viande, des batraciens… Oui oui, à 8 h du matin, voir quelqu’un vider les grenouilles à la chaîne devant vous… brrr, voilà qui vous réveille !
Vous pourrez y visiter la résidence d’été du dernier empereur du Viet Nam : Bao Dai. Construite dans le style Art déco — de 1933 à 38 — tout y est parfaitement conservé. Préparez-vous à une plongée dans le temps.
La ville de DaLat est aussi connue et reconnue pour ses nombreux horticulteurs. C’est un savoir, une maîtrise qu’ils ont élevée à un niveau peu commun ! Partout, des serres entourent la ville, un musée leurs est dédiées, à tous les coins de rue vous pourrez en acheter, voici le cœur de la ville, ce qui la fait vivre, son poumon : les fleurs !
Mais voilà que déjà le soir tombe, votre estomac gargouille, alors vite vite vite, rendez-vous au 64 Tang Bat Ho street pour déguster un lait de soja chaud, préparé dans des énormes marmites, assis sur des tabourets vous arrivant aux genoux, agrémentant le tout de pâtisseries faîtes maison… un vrai régal ! (les souvenirs m’en font saliver, c’est vous dire…)
Courrons, courrons, nous avons un rendez-vous, avec quelqu’une nous avons rencontré par Internet pour visiter la ville. Je lui proposais que nous nous retrouvions dans notre bar de lait de soja, celle-ci me répondit de nous retrouver dans un endroit où boire du vin de riz, et quel endroit, une maison close. Rire, quel contraste me direz-vous ! Toujours est-il que nous finirons la soirée avec elle… non pas comme vous eussiez pu l’imaginer, mais dans un karaoké, à écouter de la musique et à boire du « rum sec ».
Vous ne tiquez pas ? C’est pourtant comme cela que c’était inscrit dans notre menu en vietnamien, le « rum sec » n’a absolument rien à voir avec du rhum (quel dommage !). Quant à vous dire ce que c’est, aucune idée, je compte sur les connaissances d’un d’entre vous pour m’éclairer sur la chose.
Jour 2 : Opération Hamac !
Depuis la Thaïlande nous les avons toujours avec nous, fermement décidés à nous en servir à chaque occasion, mais quoi donc ? Nos hamacs voyons !
Le programme pour les quelques jours à venir : rouler sur notre motocyclette, trouver un endroit qui nous plaît et y passer la nuit. Vivons comme des sauvages dans la nature vietnamienne. Allons d’abord préparer l’avitaillement, des grandes bouteilles d’eau, quelques conserves, des fruits frais et nous voici partis.
Le campement idéal fut vide trouvé, au bord d’une rivière qui pourvoira à la vaisselle et à la toilette matinale. Pas d’arbre mort ni de nid d’insectes aux alentours, parfait. (Rémanences de mon apprentissage en Guyane…). Allez hop au boulot, rapidement nous délimitons l’emplacement de notre futur foyer, récupérons du bois, installons les hamacs et nous préparons à passer une après-midi et une nuit dans la nature, au calme.
C’était sans compte l’arrivée d’un groupe de jeune qui choisirent la même rivière pour organiser leur barbecue géant… hummm quelles odeurs !
Parce que Sacha ne voulait pas me réveiller de ma sieste, il alla donc emprunter un briquet pour allumer notre feu… qui se transforma en une invitation à se joindre à eux et à partager leur repas ! Un délice, un régal et quel accueil ! « Yo » (santé) comme diraient les Vietnamiens !
Malheureusement, la nuit et sa froidure eurent raison de nos velléités aventurières, c’est transi de froid que nous sortirons de nos hamacs au petit matin, nous jurant de dormir au chaud le soir venu !
Jour 3 : Aux alentours…
Toute la journée, pour conjurer le froid nocturne, nous ne fîmes que suivre le soleil, agissant en fonction de lui, le cherchant, essayant de profiter un maximum de sa chaleur, ce qui nous mena en différents points :
- La visite de la crazy house, bâtisse commencée dans les années 1990, peut être finie en 2020. Dessinée, construite sous la supervision, non, pardon, sous l’Amour de son créateur : Dang Viet Nga.
Voici selon lui un moyen de rapprocher humain et nature, de nous réconcilier avec ce que nous avons détruit, ce que nous ignorons et de faire en sorte d’amener ce désordre et cette simplicité au cœur de nos vies. Superbe visite.
- La découverte du lac et de la vallée de Tuyen Lam : tout au fond s’y trouve une magnifique cascade. Pour y accéder, deux moyens, marcher ou bien payer. Payer pour prendre le « petit train » qui y mène, puis le téléphérique et enfin l’ascenseur… ou marcher, marcher et encore marcher. À vous de voir. Sachez néanmoins que vous n’apprendrez la présence des « attractions » payantes qu’au fur et à mesure. Nous nous sommes donc pour notre part arrêtés à la case « petit train payant ». Mais quelle vue !
- Et déjà l’heure tourne, une pagode à visiter, un restaurant où se délecter de poissons frais, prendre quelques photos que déjà nous cherchons notre endroit du soir. Là où nous pourrons faire un feu tout en regardant le soleil se coucher. C’en serait devenu notre rituel.
Trouver l’endroit, nettoyer, ramener les pierres pour délimiter l’endroit de notre feu, rassembler le bois… Comment pas de petit bois !? Comment allumer notre feu alors ? Mince ! Mince ! Mince ! Mais ? Là-bas, qu’est-ce que c’est ? Des empreintes d’éléphants, et ça un peu plus loin, des bouses, vu leurs tailles, d’éléphants bien évidemment ! Et elles sont sèches en plus, rire, voilà, nous avons trouvé notre comburant ! Flambe petit feu, réchauffe-nous et éclaires les étoiles !
Jour 4 : la route des montagnes !
En route vers Nha Trang, sellez vos bêtes, nourrissez vos montures, faites frémir vos moteurs, la route nous attend !
Magnifique, ça y est, je comprends enfin ces « fous de motards » qui me répètent sans cesse quels plaisirs ils ont à rouler, à enchaîner les virages, c’est vrai, c’est addictif ! Vivement que je vive au même endroit assez longtemps pour passer mon permis !
Notre balade nous aura menée d’un temple au dragon démesuré, à une hutte traditionnelle Mnong au toit surdimensionné, à nous perdre dans la pluie et le brouillard, pour finalement nous arrêter aux abords d’une rivière où nous avons cuit notre repas (du maïs en conserve) au feu de bois, rigolerons avec des enfants, les regarderons traverser une rivière sur un étrange radeau, avant de nous aussi, sitôt qu’ils furent partis, nous y essayer.
ps : pensez à lire la vidéo en haute-qualité .
Ça a du bon les voyages, n’en doutez pas ! Et pour le coup c’est quelques jours à DaLat furent fantastiques.
Un bus de nuit, une arrivée nocturne à Saigon, l’occasion de profiter des cours de fitness à 5h du matin dans les parcs, de préparer quelques surprises pour l’amie que nous y avons rencontré, de remarcher, encore et encore jusqu’à voir le soleil se lever, la ville s’éveiller, les scooters piaffer d’impatiences, les carrefours se remplir, que déjà nous montons dans notre bus, en direction du delta du Mékong…
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