Mais en quelle année sommes-nous!?
Voici la question que je devais me poser, si je n’ai toujours fêté qu’un Nouvel An par an -ce qui soit dit au demeurant me semblait logique- j’allais profiter de ma balade en 2016 pour fêter quelques réveillons de plus…
Que je vous explique partit en 2015 pour ma grande promenade, je me retrouvais le soir du Nouvel An sur un pont entre deux rives. Magie aquatique, fin du monde new-yorkaise, transformation hollywoodienne… Qui sait, toujours est-il que suspendu au-dessus des flots je suis maintenant tiraillé entre les années!
2016! Jusque là tout vas bien!
2559! Pardon? Saut dans le temps? Date limite de consommation très optimiste? Que nenni, les Thaïlandais ont leur propre calendrier… et donc leur propre Nouvel An! Nous en reparlerons dans quelques mois.
Atterrissage en Malaisie, retour en 2016, jusque là rien de bien différent.
Laissez-moi donc vous conter la suite:
« En ce beau jour de février, Marc, Sacha et Donatien atterrirent à l’aéroport international de Kuala Lumpur. Ragaillardis par le vol où ils purent s’allonger tout leur saoul dans l’avion vide, voici nos 3 amis prêts à découvrir ce nouveau pays.
Mais déjà des questions se faisaient jour, en effet s’ils avaient entendus parler des cultures intensives de palmiers et du massacre de la biodiversité qui en résultait ils n’avaient à aucun moment imaginé que ce pays pouvait idolâtrer les palmiers. Car oui, même les îles ici ont la forme de palmiers.
Nos trois joyeux compères auraient-ils rencontré le premier peuple « monomaniaque » du palmier?
Mystère! »
Sitôt rendit à leur hôtel, leurs oreilles furent attirées par des bruits de déflagrations bien particuliers, des pétarades, des cris de liesses et des rires. Intrigués, ils se rendirent dehors pour tâcher d’en savoir davantage…
Avez-vous deviné? Qu’était-il donc en train de se passer dans la rue?
Bien évidemment, Nouvel an chinois! Roulement de tambour, acclamations, et deuxième réveillon de l’année! chouette!
C’est un moment toujours étonnant, agréable certes, mais intriguant, que de se réveiller dans une ville inconnue, nouvelle, où tout est à apprendre, à faire, à découvrir. Explorateur des temps modernes, aventuriers citadin, muni de notre carte nous arpentons la ville. Nous y perdons, découvrons des nouveaux quartiers, des usages. Où le simple fait de commander à manger relève de l’inconnu:
« what’s the price?
Good price for you.
Yes, ok, But, what is the price for it?
Good price, good price, have a seat and eat! »
Nous mettrons quelques jours à comprendre le fonctionnement de ces restaurants hindous, à apprivoiser leur menu, leur dialecte et surtout à savoir ce que nous mangerons! L’aventure vous disais-je…
Le lendemain de notre arrivée, nous rejoint pour notre voyage le père de Marc, Christian.
Eh bien oui, une fois à la retraite pourquoi se tourner les petons dans sa banlieue quand votre fils voyage? Autant le rejoindre! Aussitôt dit, aussitôt fait. Et savez-vous quoi, je les ai enviés! Parole! Certes il y eut quelques prises de bec et peccadilles , mais au demeurant tout cela fut assez touchant. Vivre à temps plein avec un parent quand on vit hors du domicile familial depuis longtemps… pas facile! rire. Mais c’est une expérience qui a plus que l’air chouette, enrichissante, et alors vraiment si vous en avez l’occasion, invitez vos parents à vous rejoindre où que vous soyez!
Une fois notre fine équipé réunies, nos chaussures affûtées, nos cartes nanties de leurs petites croix de destination nous nous mîmes en route.
Direction les grottes de Batu, plus grand sanctuaire hindou en dehors de l’Inde. Ce sont un ensemble de grottes, immenses, gigantesques, que dis-je impressionnantes!
Mais quelqu’un d’autre squatte nos photos… Après le père, le cousin éloigné ? Que nenni, la bonne fortune nous aura fait rencontrer un frère et une soeur malaisienne avec qui nous passerons les quelques prochains jours!
Dans Kuala Lumpur, hormis vous perdre dans les différents quartiers culturels/identitaires, marcher pendant des heures le nez en l’air à la recherche des tours Petronas,déambuler dans les souks où vous tacherez d’acheter tout et n’importe quoi au meilleur prix, vous pourrez aussi vous balader sur la place de l’indépendance.
Tachez d’en savoir d’avantage sur l’histoire de ce pays tout récent, indépendant depuis un peu plus de 60 ans, colonisé par les Portugais puis par les Anglais. Ce pays au système politique unique au monde, une monarchie fédérale parlementaire multiparité. Wouloulou, compliqué tout ça. Diantre non, faisons simple, en Malaisie il y a 10 sultanats et 4 cités. Chacune de ces parties étant gouvernées par un sultan. Ceux-ci se réunissent tous les 5 ans pour élire le nouveau super-mégaSultan parmi les membres de la famille royale. Étonnant n’est-il pas!?
Et juste à côté de la place de l’indépendance, le musée de la musique malaise, gratuit, faîtes y tour pour y découvrir des instruments tous plus étonnants les uns que les autres.
Et si d’aventure la nature vous manque, que vous vous sentez étouffer dans cette ville, aucun souci, filez vers le « lake gardens ». Prévoyez un pique-nique, prenez votre temps, délassez-vous à l’ombre des arbres, observez les différentes essences, vous êtes en vacances, ne l’oubliez pas!
Ah oui, et le jardin des orchidées, dans cette région du monde, on semble être fou de ces plantes. Ça vaut le coup d’oeil. (Gratuit en semaine)
Quelques jours ont passé, nous avons eu le temps de nous habituer aux uns aux autres, de penser à notre programme à venir, de nous organiser et de choisir : en route pour prendre le bus de nuit, direction les îles.
Flash info: 22h30, en raison d’une incompréhension d’horaires interne à votre groupe, nous souhaitons attirer votre regard sur le fait que vous venez de rater le dernier bus, merci et bonne nuitée.
GRRRRRRR
Flash info 2: 9h00, le lendemain, le bus est « break-down » je répète, le bus est « break-down ».
Le prochain bus pour Tioman ? 17h… hum, une journée à attendre, pas glop tout ça.
Et donc, le prochain bus qui part pour quelque part, n’importe où, où va-t-il?
Malacca !
Malacca ?! C’est parfait, en voiture.
Voilà, voyager avec des amis (pour votre plus grand plaisir) vous fera toujours changer vos plans, modifier votre organisation aux petits oignons. Je ne vous l’avais pas dit? Dans la voile, le maitre mot, c’est l’adaptabilité, alors dans les voyages au long cours avec des potes… ah ah ah 🙂
MALACCA! Here We Are!
Ça bruisse, ça court, la circulation se fait au klaxon, pare-chocs contre pare-chocs. Le quartier chinois est en effervescence -Nouvel An oblige- pour marcher il faut s’y faufiler. En effet, Malacca, c’est petit, bien plus petit que Kuala Lumpur, mais c’est une des villes d’importances en Malaisie, une de celle où tout le monde à envie de venir, de voir de découvrir. Sa taille rend possible son exploration à pieds (quel bonheur), mais le nombre de personnes qui y déambulent demande une bonne dose de patience et de sang froid (moins sympathique).
Malacca c’est aussi la ville ayant donné son nom au détroit éponyme, une ville ouverte sur la mer, de tradition maritime.
Une ville en effervescence, en perpétuelle évolution et construction -comme la plupart des lieux en Malaisie-, mais avec les travers que cela engendre :
- Des constructions non achevées, laissées à l’abandon qui attendent un hypothétique locataire. Étrange que de déambuler dans ces quartiers fantômes, squattés par endroit, mais ouverts aux 4 vents. Nous aurions même pu y dormir pour y économiser de l’argent!
- En vous baladant le long de la plage vous verrez au loin nombre de bateaux, pétroliers, tankers, chalutiers, intéressé, vous aurez envie de les voir de plus près, traversant la ville, longeant des barrières, vous trouverez un trou dans le grillage que viennent d’utiliser deux Malais avant vous. Vous y êtes, un terrain vague, du sable à perte de vue, des engins de chantiers qui se croisent en tout sens. Ayez l’air sûr de vous et rapprochez vous. Vous les voyez maintenant, gigantesques, imposants, échoués, ces grands animaux morts sont ici en attente de démantèlement. Majestueux sur les flots ils en sont devenus patauds, un coup d’oeil, quelques photos, mais déjà vous avez l’impression que les ouvriers vous observent, suspicieux, un blanc en short, sur notre chantier, étrange. Alors vous faites demi-tour, traversez cette pleine à l’abandon, vous retournez vers la vie, laissant derrière vous ces navires à leurs tristes sorts.
Malacca, c’est aussi une ville multiculturelle, bercée pas les influences portugaise puis anglaise, maintenant malaise, c’est une de ces villes où vous pourrez visiter dans la même rue mosquée, temple bouddhiste, église catholique…
Malacca c’est aussi et surtout de la nourriture, des dizaines de petits plats différents, délicieux, savoureux et odorants. Si à Kuala Lumpur nous ne savions quoi manger, impressionner par la profusion, ici, c’est pire, les échoppes se chevauchent, s’entremêlent, nous donnent l’envie de nous arrêter pour tout goûter, tout essayer. Alors prudents, nous nous guidons à l’odeur, salivant par avance de notre prochain repas.
Quelques jours ont passés, rapides, et déjà nous levons le camp. Nous allons partir, encore.
Que j’ai hâte de pouvoir passer quelques semaines dans un même endroit, bientôt.
Notre groupe se scinde en deux pour la suite du voyage : Marc et Christian partent directement au bord de la mer, de l’autre côté de la péninsule, à la recherche du soleil et de la farniente. Sacha et moi-même, continuons vers le sud, toujours plus au sud, il y aurait là bas quelque chose qui nous intéresse, nous interroge, nous ne ferions pas le tour du monde pour la voir, mais puisque nous n’en sommes pas loin, autant y faire un détour de quelques jours.
Vous nous suivez !? 🙂