Quelques mois en arrière, le préambule de cette grande balade eut dû être un tour en bateau dans le pacifique. Aléas du destin, de la météo et des rêves, de ceux que l’on a, que l’on traverse, que l’on fait, la réalité est souvent bien différente, mais sans ces changements points de découvertes.
Et qu’elle ne fut ma surprise de découvrir une partie du monde dont j’ignorais tout si ce n’est le nom : Kamtchatka. Vous connaissez?
Ah ah ah, c’est bien normal, c’est tout au bout du bout monde. Là-bas il n’y a rien ou si peu, montagnes, neige, ours polaires, bases soviétiques militaires, volcans majestueux, froid glacial et diversités de saumons à en rendre fou tout amoureux de la nature. En bref, un de ces endroits qui apparaissent sur la carte, mais dont on ignore tout, saveurs et teneurs ! Un de ces endroits pour lesquels j’ai eu un coup de foudre et j’aimerais pouvoir y aller, un jour.
Rassurons-nous, votre serviteur quoique versatile, n’en est pas pour autant pas fou. Simplement muni de ses maillots de bain il n’a effleuré que du lointain cette terre, il ne l’a même que survolée du regard, le temps d’y voir défiler montagnes et lever de soleil, le temps d’en tomber amoureux. Mais voyez plutôt :
Donc me voici dans mon avion, au départ de San Francisco, un mardi à 13h pour une arrivée jeudi à 10h… plutôt long le voyage ! Rassurez-vous, interminables correspondances et décalages horaires expliquent cela !
Car si jusqu’à maintenant, je reculais doucement dans le temps, là, passant la ligne de changement de date j’effectuais mon premier bond spatio-temporel (pas mal hein !) Pour me retrouver 16h dans mon futur, soit demain pour moi, hier pour certains, et quelques cycles de sommeil en moins pour tous ! Bienvenu à Wuhan.
Wuhan, 2°C, froid, 10 millions d’habitants et plaque tournante du transport intérieur chinois, mais malgré cela un aéroport international sorti d’un autre temps, glacial, à attendre 6 heures devant les comptoirs d’enregistrements en espérant à chaque fois que le prochain hall d’attente sera d’une température un peu plus clémente… peine perdue, ils ne voulaient pas nous habituer à la Thaïlande.
Mais si l’atmosphère était glaciale, ce sera l’occasion de papoter avec mes compagnons d’infortune en shorts et tongs, nantis de tous les grigris, turbans, nattes et colifichets propres au touriste en goguette dans cette partie du monde. De quoi réchauffer l’ambiance et me permettre d’en savoir d’avantage sur ma future étape.
Phuket, première escale thaïlandaise, visa, chaleur, attente, attente, attente, et hop un avion enfin, un petit coucou, bimoteur, sympa et ronronnant de plaisir, prêt à m’emmener à mon terminus, Koh Samui.
Bonjour la Thaïlande !
Pourquoi Koh Samui ?
Ben oui, île paradisiaque, touristique, occidentalisée, pleine de petits blancs comme moi, mince, me serais je trompé de destination !?
Comment ? vous ne connaissez pas ? Le paradoxe du voyageur : qui se rêve explorateur, à la recherche d’authentique et de première fois, sans savoir qu’il porte en lui les germes de ce qui l’ennuie, qu’il essaye de fuir. Qu’il apporte avec lui sa culture, ses errances et ses préjugés. Ah ah ah , pas fou non ! On est au-dessus de ça nous autres, pas vrai ?
Bref, Koh Samui, j’y rejoins plus que des copains, plus que des amis de longue date avec qui je vais voyager pendant les mois à venir.
J’y ai la chance d’y rejoindre une famille chaude à mon cœur et à mes souvenirs, qui a participé à mon éducation, une famille réunie pour la naissance d’une choupette, d’une schtroumpfette en ce pays lointain, et ça, ça n’a ni prix. Pour ça on affronte tous les préjugés, les errements et les bêtises, pour ces instants de bonheur on ferait beaucoup !
Quelques visites, des randos, des balades en scooter, la découverte des massages thaïs, du prix dérisoire de la vie, de la profusion des fruits, des rivières et des cascades, d’une vie bourdonnante, et on me dit que ce n’est rien par rapport à Bangkok, j’attends de voir !
Voilà que déjà je rebondis sur les côtes de cette île, j’ai la bougeotte, tout en moi veut courir, excité que je suis, sans réussir à savourer le temps présent. Je veux tout voir de cette Thaïlande. Vite, vite, vite, filons sur l’île voisine.
On m’a dit: « là-bas c’est le paradis de la plongée ». Allons voir !
Emmenant un copain dans mes bagages –je vous l’ai dit, les copains c’est chouette- nous voici pendant quelques heures à naviguer sur les flots. Pas de vents, faible houle, l’étrave fend les flots, aucun voilier à l’horizon, quelle mer étrange.
Koh tao, c’est un peu mon Saint Barth thailandais à moi. J’y retrouve le portrait qu’en dressait mon ancien collègue Jean-Paul, du temps de son enfance. Ses souvenirs brillaient dans ses yeux quand il en parlait. Au-delà de la taille similaire, 21 kilomètres carrés, j’y entrevois des similarités, une nature vierge et insouciante, des routes boueuses et exotiques, un climat idyllique, des personnes qui prennent le temps de vivre, une eau délicieuse et partout en toile de fond une fièvre immobilière prête à se jeter sur la moindre parcelle de terrain, à changer le visage de cette île. Méfiez-vous les gars !
Nous sommes en vacances, enterrons notre militantisme excessif et profitons, nous sommes venus pour plonger, alors plongeons, et accessoirement cherchons un boulot pour regarnir notre porte-monnaie !
Un jour, deux jours, le temps passe… 5h du matin, ah non le réveil n’aura pas sonné. Dommage! Notre hôte aura, elle seule sait comment, la bonne idée d’être réveillée et de nous dire à 5h20 : « Mais, vous êtes encore là ? Ne devriez pas déjà être au bateau ! » Merci Célya.
Patatras, branle-bas de combat, courant à la lueur des frontales, traversant l’île sac à dos tressautant à chaque foulée, nous sautons ruisselants de sueur dans notre bateau, puis dans un bus et enfin dans l’avion, car nous avons rendez-vous à Chiang-Mai, deuxième ville du pays, tout là-haut, au nord, pour une balade, une grande balade dont je vous parlerais bientôt !
En voici, quelques images, avant goût de cette aventure à venir: