C’est écrit partout noir sur blanc, tout le monde le sait, l’altitude, il faut y aller en douceur, prendre son temps…
Mayo, mon couchsurfer, m’a proposé un trek en montagne, quelques heures de marches pour aller voir les monts enneigés et surtout pour assister à la nuit des étoiles filantes version péruvienne, vous imaginez sans mal ma réponse !? Oui.
Mais au fait, à quelle altitude est-ce ? Pas trop haut ? Non, pas de soucis à se faire.
Alors nous voilà, samedi matin, réveil à 6:00, métropolitain (eh oui, ici il porte le même nom que chez nous, mais c’est un bus, certes avec sa voie express, mais un bus quand même) et hop direction le centre de Lima pour prendre un collectivo.

Le programme du jour ?
Une premier collectivo pour nous rendre jusqu’à Chosica et de là un second qui nous permet d’aller jusqu’à San Pedro de Casta. De San-Pedro de Casta, quelques heures de marches nous mèneront en haut de la montagne, vers les 3500 mètres où nous planterons notre tente et pourrons profiter de la nuit étoilée ! Magique non ?
Problème, un seul bus par jour dessert le petit bourg de San-Pedro de Casta, nous n’avons donc pas intérêt à rater la connexion… Mais d’ailleurs qu’elle heure est-il ? 9:30, et le bus part dans 20 minutes… bigre, ce qui devait arriver arriva, le bus partit sans nous, mais qu’importe puisque nous avions encore une vingtaine de minutes de route, parfait pour trouver un programme de secours.
Donc Mayo, polyglotte, couchsurfer, amoureux de son pays et surtout débrouillard nous sort un autre trek de derrière les fagots : Laguna Rapagna: «4500 mètres d’altitude, j’ai déjà essayé d’y aller, mais la personne avec qui j’étais a eu trop mal à la tête et nous avons du faire demi-tour.» En voilà un défi !
Nous voici toujours en route pour Chosica, récupérer un autre bus pour San Mateo (la ville de la source éponyme) et de la un taxi pour le Rio-blanco. En avant !
Mais au fait, savez-vous à quelle altitude se trouve la Laguna ? Non? aucune idée?, ça tombe bien, nous non plus…
Mais je sais que San-Mateo se trouve déjà à plus de 3000 mètres, que le matin nous étions au niveau de la mer et que forcément sans acclimataion, je le ressens dans mon corps, lenteur, fatigue, tête légèrement douloureuse… comment va se passer la suite ?
Nous voici donc au point de départ (Rio-Blanco), « frais », souriant et ravis !
Sous un soleil de plomb, nous entamions donc le début de cette grande promenade. Si les premières heures, bien qu’abruptes, nous semblèrent faciles, nous nous mirent rapidement à déchanter, le chemin était long, raide et nous n’avions aucune idée d’où se trouvait l’arrivée.
C’est l’avantage et l’inconvénient de sortir des sentiers battus, nous sommes seuls pour le meilleur comme pour le pire.
Mais à aucun moment l’un de nous eu envie de s’arrêter ou de faire demi-tour, les paysages enchanteurs, l’éclat du ciel et la majesté des montagnes, tout nous poussait à avancer.
Après un peu plus de trois heures de marches nous atteignîmes l’endroit où planter notre tente, l’idée était que sitôt fait ceci, nous reprendrions l’ascension, plus léger de ne plus avoir nos sacs sur le dos, pour voir le lac le soir même.
Vous y avez cru? Nous aussi, 300 mètres plus loin, nous nous sommes effondrés. Le lac? demain matin.
La nuit? 1°C, du givre sur la tente (le modèle été de décathlon), des duvets plutôt frisquets (là aussi le modèle été de décathlon)… bref, une nuit difficile, glaciale, sèche, où nous nous réveillâmes toutes les heures sans savoir si cela était du au froid ou à l’altitude.
Après une nuit comme ça, l’on est en général bougon, fatigué, énervé…
Mais encore une fois, est ce la magie de la montagne, de l’aventure?
Toujours est-il que nos nous fûmes frais et ragaillardi au réveil, prêt à partir à l’assaut de cette fameuse lagune!
Allez hop, 45 minutes de marche, et nous y serrons!
1100 mètres d’ascension, 69 de descente,7.73 kilomètres de marche, pour un premiere trek au Pérou, certes bref (2 jours) quelle joie et quel plaisir!
Encore une fois, Merci Mayo.