En route vers le Pérou :
Voilà, ça y est, je commence à voyager seul, sans connaître personne, quelle excitation !
Jusqu’à présent dans une relative sécurité, j’ai maintenant l’impression de sauter dans le grand bain, frisson d’excitation, de peur, mais aussi début des oublis, des erreurs et de l’aventure…
Des erreurs ?
Parlons-en, vous me connaissez, je suis du genre organisé, qui prépare ses affaires à l’avance, je pourrai même faire et défaire mon sac une dizaine de fois, et c’est presque d’ailleurs ce que j’ai fait…
Jusqu’à me rendre compte en partant que le passeport, le précieux sésame, ma clef pour les mois à venir, et bien, patatras, impossible de mettre là main dessus… et l’heure qui tourne, l’avion qui bientôt décollera, le stress qui monte, mais où est ce passeport !?
Si vous avez un doute, que vous le cherchez, non il est n’est pas dans le réfrigérateur (là où j’ai regardé), mais dans l’imprimante (là où je n’ai pas pensé à regarder) … merci Vincent de cet éclair de génie !
Donc, nous voici en route, premier décollage à 16 pour aller jusqu’à Belém, ce qui m’a d’ailleurs permit de survoler l’Amazone.
Alors l’amazone, qu’est-ce ?
Tout le monde l’imagine, en tant que plus grand fleuve du monde, il se doit d’être grand…
Mais quand ça concerne la nature et sa force, notre imaginaire est bien en deçà de la réalité.. Ce que l’on me disait, je n’y croyais pas, si large que quand l’on navigue en plein milieu il est parfois impossible de voir les deux rives… laissez moi rire! Et pourtant!
L’Amazone, on pense l’avoir enfin vu au coin du hublot, quel fleuve, impressionnant, mais on l’imaginait plus grand… Petite déception !
Ah non, ce n’est qu’un bras qui se jette dans un autre plus grand encore, mazette, ah, mais non toujours pas, voici qu’il n’est lui aussi qu’un affluent, et encore… attendez les gars on se calme, ça commence à faire grand là !
Jusqu’à ce qu’enfin, lassé et désabusé par la taille de la chose, on jette un regard par le hublot pour se rendre compte que depuis tout à l’heure ce que nous survolons, ce n’est pas la forêt, mais de l’eau, nous sommes au-dessus d’une immense étendue d’eau… véridique, nous n’en survolons que la largeur… immense, 40 kilomètres !
Belém ?
On ne peut nier la réalité de la guerre, le poids des attentats sur nos vies. L’insécurité rabâchée à la télévision. La tension que les médias insufflent dans nos vies. On ne peut fermer les yeux sur cette réalité amère et triste. À l’autre bout du monde, certes, mais dans notre pays, dans nos vies, exposant nos familles et nos amis.
Cette peur qui en découle, de celle qui nous pousse à nous retourner dans la rue, à nous retrancher chez nous, à ne plus faire confiance à l’inconnu. Cette peur qui nous pousse à jauger du regard les personnes qui nous entourent, à nous fermer au monde.
Et pourtant ces évènements n’émaillent ni nos vies ni notre quotidien, ils l’approchent de loin en loin, mais combien est importants leurs poids.
Alors quand dans l’avion, votre voisin vous propose de vous emmener visiter sa ville natale, on ne peut s’empêcher d’imaginer le pire, traquenard, coupe-gorge, enlèvement…
Et pourtant…
Pourtant une petite voix au fond de nous, celle de la naïveté, ou alors juste de la vie, de l’espoir, appelez la comme vous voulez, cette petite voix nous titille, nous appelle.
Vas-y, essaye, tu es en voyage, ce ne sera que de la découverte. Un moyen de vérifier ta théorie sur le monde, il faut se méfier, mais aussi apprendre à faire confiance.
« Et puisque tu es presque sûr de te faire voler tes affaires dans ta grande balade !
Mais maintenant, dès le début ?!
L’aventure n’attend pas… Suis-le, on ne voyage qu’une fois… »
Merci, Léonardo, de Belém pour cette magnifique balade et découverte nocturne de Belém !
Tiens, mais où est mon pull ? Je vous l’ai dit la fatigue en voyage, ça en fait faire des erreurs… heureusement pour moi et pour lui, il m’attendait tranquillement aux objets trouvés !
Le Brésil usurperait-il sa réputation de vol et de violence !?
Manaus,
Atterrissage à 1h du matin, enregistrement des bagages pour pouvoir vite faire un tour dehors et profiter de la vile avant de profiter de mon décollage 3 heures plus tard.
« Vous allez au Pérou ? » me demande l’agent d’embarquement
Oui, absolument.
Et avez-vous un ticket de sortie du territoire ?»
Gloups, la respiration qui s’arrête, la raison se permet de mettre cette question sous le coup de la fatigue et de faire croire à notre corps qu’il a mal entendu… eh bien non, on me repose la question… Soyez-en sûr, pour rentrer au Pérou comme dans nombre de pays, il vous faudra un billet de sortie du territoire.
Je pense que je viens de mettre le doigt sur le problème qui jalonnera le plus mon voyage… les dates d’entrées et de sorties du pays !
Donc, glanés sur internet, des options pour avoir un billet de sortie du territoire :
-prendre un billet business sur une compagnie aérienne, vérifier avant qu’il soit bien entièrement remboursable, et être prêt à se faire « temporairement » délester de 8000 euros…
-acheter un billet de bus, bateau, n’importe quel moyen pas cher pour quitter le territoire… ce que j’ai donc fait, fébrile et anxieux dans un hall d’aéroport sur le smartphone prêté par l’agent de la compagnie aérienne… je vous l’ai dit, sympa ces Brésiliens !
Donc, un aller simple pour quitter le Pérou, 30$, certes pas beaucoup, mais quand on veut voyager longtemps, les petites dépenses « inutiles » sont toujours frustrantes !
-de l’aveu même de cet agent, beaucoup font des fausses réservations, lui-même parfois… ah ah ah, dur d’être honnête dans ce monde.
-arriver à anticiper suffisamment son itinéraire pour avoir un billet d’entrée et de sortie, c’est ce que j’essayerais de faire avec les états unis.
Décollage, atterrissage, survol de Panama de nuit, dommage, si le vol avait été en retard j’aurai vu le canal du ciel. Le soleil s’est levé sitôt descendu de l’avion. Luttons contre la fatigue, dans quelques heures je serais enfin au Pérou !!!
Enfin, après un départ de 13h30 à Kourou, me voici le lendemain 14h à Lima… chouette, il fait chaud. Ola Peru !!!