Étonné ? Je vous l’avais pourtant dit il y a quelques mois, cette année, mon but, c’est de collectionner les réveillons de Nouvel An ! Et justement, là-bas, de l’autre cote de la frontière, il y en a un qui se prépare, alors en avant, il serait dommage de le rater !
Je dois vous l’avouer, bien qu’impatient de découvrir une nouvelle manière de réveillonner, là n’est pas la raison première de notre retour. Mais plutôt de revoir Ayanna. Ayanna, vous vous en rappelez ? La nièce de Sacha, notre mètre étalon, celle qui nous sert à mesurer le temps qui passe. Voilà quelque temps que nous l’avons quittée et nous aimerions bien savoir où nous en sommes.
Oui, Sacha doit aussi prendre son avion pour rentrer en métropole, mais ça, c’est accessoire, n’est-ce pas !?
Où en étions-nous quand nous nous sommes quittés ?
Ah oui, Siem Réap et sa multitude de temples, ses journées harassantes, poussiéreuses et ensoleillées. Mais surtout son agence de voyages Capitol nous délivrant des tickets pour Poi Pet au prix imbattable de 3,5 USD. Et bien prenons-le ce bus et retournons vers la Thaïlande.
Poi Pet :
ville frontière, très animée, ça crie, ça hurle, ça brasse de l’air. Que ce soit dans un sens ou dans l’autre tout le monde veut y faire ses emplettes de dernières minutes. D’où la présence dans ce no man’s land entre les deux pays de magasins duty free tous plus lumineux les uns que les autres. Venez, venez, achetez ! Mais aussi de casinos et surtout de son cortège d’enfants, nous haranguant et nous suppliant pour avoir des dollars.
De l’autre côté, la Thaïlande, retour à la maison. Une langue que l’on connait davantage (voir très bien pour Sacha), des plats, des us et coutumes, un pays que l’on a déjà (très partiellement découvert) nous sommes presque en terrain connus.
Si au début nous pensions trouver un petit village perdu dans les parcs nationaux de l’Est thaïlandais, après avoir réalisé le « peu » de jours qu’il nous restait et le nombre incroyable de choses que nous avions envie de faire nous décidâmes de partir directement pour Bangkok.
Trouvons la gare (oui, ici le train est bien moins cher que le bus) un tuk tuk nous y emmènera pour 40 bahts. Mais d’ailleurs est-ce parce qu’il est fin saoul qu’il a accepté un prix aussi peu élevé ?! Voilà qui n’est pas pour nous rassurer, en effet si au Cambodge ceux-ci plafonnent laborieusement à 30 km/h, ici les tuk tuk sont survitaminés et s’envolent allègrement jusqu’à 100 !
12 h 40 à la gare et le train part à 14 h, parfait. Le prix, 48 bahts, fabuleux non ? 48 bahts, soit un peu plus d’un euro pour faire 380 kilomètres, certes nous n’arriverons qu’à 20 h 30, couvert de poussière et de crasse (c’est un train sans fenêtres), mais à ce prix la, on ne fait pas le difficile ! D’ailleurs, si on vous propose un billet de train en première classe pour rallier Bangkok, refusez-le, dans ce train, première ou deuxième classe, tout le monde a le même siège ! Sachez aussi qu’il n’y a qu’un train par jour, il part tôt le matin de Bangkok, et fais le retour dans l’après-midi, un aller-retour par jour, ne le ratez pas !
Bangkok :
Une ville bruyante, des rues saturées, des néons et des filles haranguant le chaland tous les mètres ? Ah Ah ! Vous, vous êtes allé a Khao San Road, bonne chance !
Pour notre part, un peu plus excentré, avec piscine sur le toit (oui, le Cambodge nous a donné de mauvaises habitudes), pour une chambre a 12 euros la nuit, nous avons trouvé un hôtel a Sathorn, oui Sathorn, un de ces noms qui fait froid dans le dos, qui peut paraitre loin de tout. Mais rassurez-vous, le métro est à 5 minutes à pieds et le quartier est constitué d’un dédale de petites ruelles. Un bonheur pour se perdre, mais aussi pour permettre la création d’une vraie vie de quartier, que dis-je, de village. Nous avions tous les deux l’impression de nous balader dans le Japon que nous avions découvert au travers des mangas, tant les ruelles étaient tortueuses et fleuries, garnies de commerces, vivantes et souriantes, un bonheur !
Pourquoi une halte à Bangkok :
–Nous devions nous mettre au point sur notre prochaine étape, pour ma part pour être rejoint par une amie chez qui j’avais vécu en colocation à Cergy. N’est-ce pas fou ? Tant de personnes que je n’arrive pas à voir quand je rentre en France et que je croise si aisément à l’autre bout du monde ! Quant à Sacha il devait retrouver l’amie que nous nous étions faite en Malaisie. Sacre organisation donc !
–Me rendre à la Mecque des vélos de Bangkok, un endroit dont toutes les personnes que j’ai rencontrées à travers mon voyage m’ont parlé. Granny Bike, un hôtel dédié au cyclotourisme, et où souvent les voyageurs laisse leurs vélos pour les revendre. Et oui, après avoir traversé le monde, c’est bien plus facile de rentrer en avion, ah ah ah. De plus, proche de Bangkok se trouvent les usines Shimano, autant vous dire, qu’ici les pièces ne coûtent pas cher ! Et comme je caresse toujours la douce idée de traverser la Nouvelle-Zélande en vélo, il eut été dommage de ne pas m’y rendre.
–Bangkok est aussi une ville où nous pouvons trouver tout et son contraire, cela tombe bien, j’ai vendu mon ordinateur (2,4 kilos dans le sac, ça pèse !) j’ai donc besoin de m’en trouver un autre. Allez donc faire un tour a Pantip Plaza, un centre commercial, pardon, un temple dédié a la micro-informatique, faites gaffe, c’est comme la rue Montgallet, mais dans un seul bâtiment, fou !
Krabi:
Pour vous y rendre, un bus part de Sai Tai (Terminal Sud) nous avons pris celui de 21 h et sommes arrivés le lendemain à 8 h, collation, bouteille d’eau, toilette et couverture prévue a bord, le luxe ! Et le tout pour 481 bahts par personne.
C’est ici, petite ville du bord de mer, au sud de la Thaïlande que nous avons convenu de tous nous retrouver. Alors, en les attendant, Sacha et moi faisons ce que nous savons faire de mieux, gouter les spécialités locales !
Deux choses aussi à faire et plutôt sympathique :
– La visite du temple « Tiger Cave » et ses 1237 marches, un conseil, allez-y le matin. Là-haut, une vue à couper le souffle, mais quelle chaleur ! (un robinet d’eau potable en libre-service s’y trouve, sympa.)
– la visite du parc national au nord de Krabi, peu fréquenté, calme, 100 bahts l’entrée, de beaux points de vue et de gigantesques chutes d’eau. Possibilités d’y camper pour se faire des randonnes de quelques jours.
Koh mmmm:
Voilà où nous avons choisi d’aller, une ile de hippies, pas d’électricité ou alors seulement aux endroits ayant leurs panneaux solaires ou générateurs. Celle-ci étant par la suite distribuée au goutte à goutte, entre 18 et 21 h seulement. Le Wifi ? Seulement à certains endroits de l’ile. Ici, le mot d’ordre est déconnexion !
Les pieds nus dans le sable toute la journée, ici vous célébrerez l’éloge de la lenteur. La seule chose à faire ? S’y prélasser, sans se soucier, au loin, du temps qui passe.
Les quelques jours passés y furent un régal de douceur et de bien-être, nous avons loué sur la plage un bungalow pour 150 bahts. Les filles dormaient dedans, j’avais accroché mon hamac à l’extérieur. Aucun problème m’a dit la propriétaire. D’ailleurs ici vous ne payez pas à chaque fois que vous « consommez » quelque chose, mais vous l’inscrivez vous-même dans un carnet, vous payerez à la fin, c’est plus simple (et moins fatiguant, rire).
Des belles plages, une forêt préservée, une population à majorité musulmane (de nouveaux plats à goutter donc !), des petites routes sinueuses, pas de police, des feux de bois le soir sur la plage, du plancton bioluminescent la nuit, pas de distributeur, pas d’horloge non plus, des bougies pour s’éclairer, la mer pour horizon… Vous avez raison, qu’est-ce que je fais là !? Je devrais y retourner derechef !!!
L’endroit où nous avons logé ? BoDaeng, depuis le port, vous marcherez deux kilomètres, entre soleil et ombre, penser à la crème solaire. Quand sur votre gauche vous verrez une maison aux murs orange, tourner à gauche sur le chemin de terre, 500 mètres plus loin, un panneau vous indiquera le chemin.
Pour se rendre sur cette ile, deux options :
–vous êtes pressé et votre budget n’est pas limité, allez sur une autre ile.
–vous êtes « aventureux » et votre budget et plus limité, à Krabi, sur la promenade le long de la rivière se trouve l’arrêt des taxis collectifs (au niveau du black canyon coffee). Trouvez en un bleu et blanc, et demandez-lui de vous emmener jusqu’à Nuea Khong, le cout sera de 20 bahts. De là, pour 50 bahts vous en prendrez un autre pour Laem Kruat. Vous voici arrivé à l’embarcadère. Pas de bateau ? Attendez, vous prendrez un des long boat servant au ravitaillement de l’ile. Son prix ? 70 bahts. Par contre, partez dans la matinée de Krabi pour être aux alentours de midi à la jetée, moment où vous aurez le plus de chance d’attraper un bateau.
Mais alors le nom de cette ile ? Shhhht, c’est un secret, je vais vous le dire, mais chérissez-le et respectez-le. Ce petit paradis a pour nom : Koh Jum, voilà c’est dit, j’ai lâché le morceau.
Koh Phi Phi:
Mais quel rustre je fais, je ne vous ai pas présenté mes compagnes de voyage. Donc au centre, Heloise, avec qui j’ai vécu un temps en colocation (un si bon souvenir que j’ai un temps hésité a lui acheter une chambre de sa maison comme pied à terre). À droite, Émilie, son amie avec qui elle partage ses vacances. Émilie aimerait faire de la plongée, mais malheureusement a Koh Jum, plus de moniteurs de plongée nous devions donc changer d’ile. Oui, moi aussi, je les suit, je rigole bien avec elles !
Pour la traversée, d’une ile à l’autre comptez 600 bahts (gloups, rien que de le redire, ça fait mal !)
Un long boat, vous voyez comment c’est fait ? Un moteur de voiture/camion à l’extérieur, posé sur un axe vertical. En part l’axe d’hélice, long de 3, 4 mètres, amusant à voir, folklorique, mais avez-vous une idée des tensions et des contraintes exercées par cet axe sur la structure qui retient le tout ? Énorme, j’imagine.
Donc nous naviguons d’une ile à l’autre, 15 personnes dans le bateau, 13 Milles entre les deux iles, houle de quart avant bâbord, 1m a 1 min 50 s. Le centre de gravité de ces bateaux se trouvant assez haut nous roulons gentiment, parfois une vague un peu plus haute que les autres nous amène à giter à 40 degrés, rires et cris nerveux à bord. Mais tout se passe bien sous le soleil. Noyés par la brume de chaleur nous ne sommes plus capable de distinguer notre origine, par contre notre destination émerge de l’horizon, qu’elle est belle, grande, verte, aux falaises inaccessibles, magnifiques ! Nous avons hâte d’y être, peut-être plus encore mon voisin qui commence à avoir le mal de mer. Les discussions vont bon train, quand le bateau part au lof, stupeur a bord, certains menacent de tomber par-dessus bord, le liston a pris l’eau, nos pieds sont mouilles, plus de peur que de mal. Mais plus de bruit, nous ralentissons, mince aurions-nous un problème moteur ?
Dans ce genre de cas là, l’esprit met toujours quelques secondes à appréhender la situation. Des deux hommes d’équipage, seul un reste à bord, l’autre est dans l’eau et ne semble pas bien savoir nager. Du moteur ? Aucune trace, lui aussi doit être à l’eau et pour le coup, je suis sûr qu’il ne sait pas nager !
Voilà, plus de moteur, nous dérivons — heureusement vers notre destination — une certaine angoisse commence à se faire sentir à bord. Tout le monde est vivant, c’est l’essentiel, reste plus qu’à placer le bateau face à la houle pour améliorer le confort des copains et à se baigner en attendant les secours.
Ceux-ci arriveront 30 minutes plus tard pour nous emmener à bon port.
Si cette expérience eut une fin heureuse, je pense néanmoins que tout cet équipage y regardera à deux fois avant de remonter dans un long boat et surtout se posera la question du matériel de sécurité obligatoire à bord.
Alors Koh Phi Phi, un bungalow a 500 bahts la nuit pour trois, avec vue sur les sacs de bétons. Des Thaïs tellement ulcérés par les débordements alcoolisés des touristes qu’ils en ont perdu tout sourire. De la nourriture au prix prohibitif. Des centres de plongées bondés, au matériel âgé. Changer deux fois de détendeur et trois fois de stab avant de plonger, ce fut une première pour moi. Non je ne suis pas éxigeant, tatillon peut-être, sécuritaire sûrement, mais c’est ma vie, j’y tiens, merci !
Quant à la plongée à proprement parler, les coraux sont morts, les hélices des autres bateaux vrombissent au-dessus de vos têtes, dès que vous voyez quelque chose d’intéressant vous pouvez être sur de vous retrouver rapidement entouré d’une dizaine de personnes photographiant a tout va, dévastant le corail avec leurs palmes…
Bref, merci Tchao Bonsoir Koh Phi Phi

PS : Si vous prenez le temps de marcher, de vous promener dans l’ile, vous pourrez néanmoins trouver des coins super sympa et préservé (pas beaucoup).
Ou alors si vous payez (pas mal d’argent) vous pourrez vous rendre sur les ilots alentours et parait-il que ça vaut le coup d’œil, par contre faites gaffe aux coups de palmes de la vingtaine de personnes vous accompagnant !
Koh Samui:
Enfin, nous y arrivons, Ayanna, Lou et Anthony, Louise aussi que je n’avais pas vu depuis St Barth, cela fait plaisir de revoir toutes ces têtes. Ici nous devrons passer quelques jours au calme et en sécurité avant notre départ, avant notre séparation prochaine avec Sacha. L’occasion aussi de récupérer mes « affaires d’hiver » et de trier une dernière fois le contenu de mon sac.
C’était sans compter un accident de scooter, n’ayez jamais d’accident en Thaïlande, face a un local, vous aurez toujours tort ! Nous voici donc à occuper nos derniers jours ici à trouver un garage pour réparer le scooter, nous occuper des frais liés à l’assurance et surtout à retaper notre Sacha qui s’en sort avec une vilaine plaie au pied doublé d’une entorse. Interdiction de mouiller le pied ! Merdalors, vous savez ce qui arrive ? Sangkran !
Vous savez ce que c’est ?
Sangkran:
Le Nouvel An, la fête de l’eau, le moment où les plus jeunes versent des seaux d’eau sur la tête des plus âgés pour les laver de leurs péchés ! Tout le monde est dans la rue, joue, s’arrose, se bénie à coups de litres d’eau pour cette nouvelle année, car la saison sèche s’achève et il faut fêter dignement la saison des pluies qui arrive, alors célébrons et fêtons !
Imaginez que les employés de l’hôtel, les personnes travaillant dans les grandes surfaces, les ambulanciers amenant des personnes à l’hôpital, tout le monde, et je pèse mes mots, sera à un moment ou un autre arrosé et recouvert de talc. Et surtout que même eux, travaillant, dès qu’ils ont un moment de pause s’adonnent à la fête.
Sachant cela, imaginez les étoiles dans les yeux des enfants, une bataille d’eau géante ! Waouh !
Et Sacha qui doit garder son pied au sec, sacré problème…
Koh Pha Ngan:
Nous devions nous rendre au nord, retourner chez notre amie Kid, rappelez-vous celle qui vit sur une maison flottante, dont le jardin est un énorme vivier, mais les démarches nous ayant pris du temps, nous restâmes donc un peu plus dans le sud et les avons suivi sur Koh Pha Ngan.
Diantre ! cette ile, je l’adore ! Une nature omniprésente et luxuriante, des petits chemins de terre qui partout s’enfoncent dans les bois, parfaits pour explorer. Des routes de montagnes escarpées, des randonnées avec des points de vue surplombant les alentours.
Certes, cette ile est surtout connue pour ses soirées de débauches les nuits de pleine lune, les fameuses « full moon party ». Mais il n’y a pas que cela, loin de là !
Prenez le temps d’aller à Wat Pho, un temple où vous y trouverez un sauna aux herbes, 100 bahts l’entrée, vous en ressortirez dégoulinant, mais nanti d’une agréable odeur de plante !
De voir les chutes d’eau de nan Sadet et ses rochers aux formes étranges.
Et surtout Khao Ra, son sommet, vous permettant de surplomber l’ile et d’avoir vue sur Samui et Tao.
Bangkok :
Dans le bus qui doucement remonte vers Bangkok, j’ai devant moi 12 heures de transport, largement de quoi prendre le temps de regarder le paysage défiler, sympathiser avec mes voisins de sièges et peut être même essayer de vous écrire !
Les quelques jours passés mêlant insouciance et angoisse sont maintenant derrière moi. Insouciance pour cette légèreté que l’on voudrait accorder aux derniers moments que l’on passe quelque part, avec des gens que l’on connait et chérie. Cette insouciance de partager le quotidien d’un groupe, d’une tribu… être entouré, quoi que l’on en dise, c’est rassurant, agréable.
Continuant maintenant seul mon voyage, je me sens fébrile et inquiet, impatient de retrouver les automatismes et fonctionnements du voyageur solitaire. D’en apprendre de nouveau, de découvrir.
C’est excitant, vraiment.
Et bientôt un nouvel avion, une nouvelle étape. J’y resterais plus longtemps cette fois-ci, envie de prendre mon temps et de profiter, d’apprendre la langue, d’essayer de trouver un petit boulot. Visiter un pays c’est bien, y vivre, c’est mieux.
Cet article était peut-être un peu long, mais j’en avais des choses à vous dire.
À bientôt.
PS : N’oubliez pas, voyager !
PS 2 : Pour ne pas payer 200 bahts (5 euros tout de même !) de commission lors d’un retrait au distributeur, rendez-vous dans une agence de la banque Ayudhya, au comptoir avec votre passeport et votre carte bleue vous n’aurez aucun problème pour retirer sans frais.
Oh non, il n’était pas trop long cet article; Tellement vivant et bien écrit qu’on en demande encore ! Alors, à très vite pour le plaisir de lire la suite de ton voyage, la suite de tes péripéties drôles, loufoques ou magiques…
J’aimeJ’aime